» Diététicien, je suis équipé depuis 2018 au sein d’un centre médical.
A l’origine, je l’utilisais pour le service de réhabilitation respiratoire en pneumologie en raison des recommandations de surveillance de la composition corporelle dans la cadre des pathologies respiratoires en particulier BPCO. Toutefois je l’utilise de manière élargie en réhabilitation oncologique (post-cancer) et parfois pour des suivis soit d’obésité/surpoids, soit de dénutrition en hospitalisation complète.
En réhabilitation, la mesure apporte des éléments complémentaires aux mesures et activités fonctionnelles (tests de force test de marche ou tes de lever de chaise, réentrainement) assurées par mes collègues kinés et EAPA et permet aussi de dépister la dénutrition tel que recommandé et avec plus de précisions que le poids et l’IMC.
C’est un outil que je trouve aussi intéressant sur un plan éducatif car il permet d’appréhender la composition du corps chez des personnes en difficultés pour se la représenter, qu’elles soient en situation d’obésité, de maigreur ou d’asthénie. Cela renforce la démarche de changements hygiéno-diététiques à engager ou poursuivre, sans hyper-focaliser sur l’IMC, le poids ou la graisse chez les personnes en situation d’obésité.
La mesure permet de compléter le suivi du poids, parfois aléatoire et peu fiable surtout chez des petits gabarits ou chez les personnes obèses. Elle permet aussi de suivre les patients quand ils remettent en place un certain niveau d’activité physique ou chez les personnes ayant des troubles de l’hydratation.
Nous sommes deux diététiciens à l’utiliser.
Nous mettons les mesures dans les dossiers de soins et en utilisons les éléments pour notre suivi notamment les indices musculaires issus des recommandations sur la dénutrition.
Par contre, il est indispensable d’avoir une mesure de la taille pour avoir des indices fiables, si le poids n’est pas très juste (patients immobilisé par exemple ou alité strict) la taille doit cependant l’être (mesure debout, allongé ou talon-genou le cas échéant).
Cela donne une image de la composition « nutritionnelle » du corps un peu plus affinée que le poids qui, en plus dans nos services hospitaliers, n’est pas toujours une mesure très fiable.
Deux exemples récents :
> Une patiente sous chimio, œdème compressif localisé MIG, poids du corps en hausse, mobilité limité par ce membre (déplacement en FR). Projet de sevrage SNG (1.5 mois !), alimentation + CNO en hausse et NE en baisse. La mesure de la composante musculaire par Impédancemétrie du côté Droit (opposé à l’œdème) m’a permis de voir que la masse musculaire et que les indices musculaires, tout en étant faibles, étaient aux seuils cibles et cela m’a donné plus d’argument pour acter le projet de sevrage de la SNG et continuer à renforcer les apports oraux et pour la patiente de la motiver à continuer les séances de renforcement musculaire et de marche.
> une patiente BPCO déconditionnée à l’effort, tests de marche et de lever de chaise limites bas, l’Impédancemétrie confirme un IMNG < 15 et un IMM <5.7 = fonte musculaire nette confirmée (avec composante protéique basse) ainsi adaptation du renforcement musculaire par le kiné en séance et mise en place électrostimulation à domicile+ introduction de CNO HP en plus des conseils nutritionnels. La patiente semble avoir mieux adhéré à notre proposition de soins car elle a compris l’enjeu notamment en conceptualisant un peu mieux son corps, chez certains patients ça aide….
Dans mon travail de diététicien, cela m’aide plutôt pas mal notamment pour les suivis en ambulatoire où les patients apprécient de savoir comment réagit leur corps à certains changement qu’ils effectuent. «